Quand je prends des photographies, j’essaie que mes images aident à analyser la configuration de l’espace qui est représenté, sa généalogie, ainsi que l’usage qui en font ceux qui y habitent et ceux qui y ont habité. En revanche, parallèlement à cet aspect analytique il existe un aspect irrationnel dans mon travail. Je choisis des lieux qui en quelque sorte m’interpellent non pas uniquement par ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils ont été, pour ce qu’ils ont de réel et de fantôme, pour comment son passé est à la fois présent comme les rides dans la peau. Comme le dit Italo Calvino dans Les villes invisibles, la ville est faite de la relation entre les mesures de son espace et les événements de son passé. Comme si cet espace abritait une étrange présence et la photographie était le médium qui la transcrivait, c’est là que réside pour moi l’intérêt de photographier des lieux.
Né à Castellón (Espagne) en 1980, je vis et travaille à Paris depuis 2009